
« Valentin Klass sans break » (parce qu’il roule à vélo), vous connaissez ? C’est le pote de Cui-cui, notre gastronome en mode » je bouffe les mandats » Maire, Président, l’ancien président de Haute-Normandie a bravé monts et vallées pour nous pondre une version pathétique de la démocratie participative que notre conseiller départemental préféré nous a récité…..
Rouen ! Quartier pasteur ! Il est 18h. Nous sommes le Mercredi 16 Mars 2020 +2ans ! Bref le vingt-et-unième siècle. La porte de la salle Ostermeyer qui jouxte la mairie annexe du quartier Pasteur et qui n’a pas de code, s’ouvre sous la menace de mon poignet et sous les yeux ébahis et glauques de ceux qui attendaient patiemment l’ouverture. Ils n’osaient pas. Mais « moi-je » j’osais ! Introduit dans les lieux, et après une longue attente debout et dans l’impossibilité de nous restaurer. Du coup, nous nous mangeons mutuellement le ciboulot en regardant, admiratifs, les panneaux évoquant la mémoire de Rouen et le tri sélectif sans oublier la guerre d’Algérie.
Tout d’un coup, une dame prend la parole. Laura Slimani ouvre la soirée en s’empressant de nous dire qu’elle ne pourra pas rester. Dommage, car je l’aurai bien titiller sur le concept du tirage au sort qui n’a rien à voir, précisons-le, avec le tirage de maillot dans un match de » fouteballe ». En effet, figurez-vous que l’adjointe au maire s’occupe d’un truc baptisé » convention citoyenne » avec des gens tirés au sort » . Le hasard, mes amis, c’est quelque chose d’extraordinaire. Qu’à cela me tienne : Je ne suis pas contre; Juste un peu (mais vraiment un petit peu) opposé à ces mesures détérroctères qui n’ont aucun sens sauf celui de faire » genre » ou » style », bref d’être dans le vent « in » « on » et pas « out » comme moi. Mais oui, parce que, c’est évident : Les forces vives du territoire, associations, comité de citoyens, organisations n’ont plus rien à dire ! Mais un tiré au sort ? oui ! Alors, sachez, braves gens que cette convention citoyenne pourra « se muer en assemblée citoyenne » d’où émergeront des propositions concrètes.
Vertigineux et sensationnel ! Bref un truc sans aucun intérêt juste bon à entretenir l’autosatisfaction et la certitude que nos amis » les élus » de Rouen ont eu l’idée du siècle ! On va les laisser y croire et passer à autre chose !
La soirée post-it attitude !
Revenons à cette soirée qui était sensée inaugurer la nouvelle version de l’implication démocratique de la population rouennaise. Avant, rappelons-le, nous avions les conseils de quartiers. Des machins organisés en réseau avec des responsables de secteurs et des réunions planifiées par les conseillers de quartier sous l’œil aiguisé des élus de la ville. Ces groupes avaient même à une époque, un petit budget que l’on appelait bien évidemment: Le budget participatif. Ca ne cassait pas 3 pattes à un canard, mais ça avait le mérite de responsabiliser des gens qui parfois en profitaient joyeusement pour installer un passage protégé devant leur maison…Après tout pourquoi pas. Ca donnait aussi l’occasion à d’autres de créer des adhésions pour leurs partis politiques. Après tout pourquoi pas ! Bref, passons.

Du coup, on nous annonce que tout cela c’est ter-mi-né ! C’est même master Klass-sans Break qui nous l’annonce « on a gardé les bonnes choses et on a laissé les mauvaises » dit -il dans une fière attitude un peu comme le batteur du groupe » Il était une fois » qui chantait la chanson » Pomme » . Donc cette nouvelle mouture c’est quoi ? A l’instar des bobos-gauchos à vélos, nous nous retrouvons à deviser sur l’avenir du quartier. Une carte fixée au mur et nous, citoyens démocrates, actifs et participatifs, prêts à la décorer avec des post-it jaunes et des gommettes vertes ! Un patchwork digne du tapitouf et du passtouf ! Hé oui voilà à quoi en sont réduit les citoyens non-tirés au sort et volontaires pour crédibiliser la politique démocratique de la ville de Rouen ! Donc, on a choisi de faire de notre quartier un lieu ou tout y sera : Un centre social, une ferme urbaine, un center-Park rouennais, un port antidépressif et j’en oublie des vertes et des pas murs…Après cette lourde réflexion intellectuelle et collective, la pause et la fameuse madeleine à emballage unique (ci ki est trè ékolo ), nous donne l’occasion de boire un coup ! Hic-Hoc -Houc ! Bref, un « Break sans classe ». Soudain on y retourne ! Le maître tape dans ses mains ! La récré est finie. Nous voilà à nouveau ensemble pour faire le point sur notre excellent travail de réflexion ! Patatra ! On va évoquer bien d’autres choses que ce qui aura été construit par les citoyens motivés !
Et v’la notre Valentin Klass sans Break qui part dans une une logorrhée digne d’un témoin de Jéhovah vous dépeignant l’avenir ! Et l’avenir, ce sera une coulée verte qui traversera le quartier. Et du haut de la rue chasselelievre, nous verrons la Seine ! Et la coulée verte nous emmènera vers le paradis. Tout sera beau. Les pistes cyclables seront bénits d’une couleur transcendantale ! Le quartier Luciline sera un havre de paix embellit pas de jolies brindilles décoratives et, heureusement, de jardins lumineux ! Mais tout cela, ce ne sera pas avant 2028 au mieux ! » C’est demain » nous dit V.K.S.B .
Au final, 40 minutes de parlottes. Aucun retour sur le travail des participants ou si peu. Une prise d’otage citoyenne pour justifier une communication sur la démocratie participative ? C’était exactement cela ! En d’autres termes, la version « cuicuiesque » de la démocratie participative serait de nous prendre pour des colleurs de post-it avant d’écouter un discours de propagande politique ! Lamentable. On en est presque à regretter les conseils de quartiers.
Frédéric Quillet
Poster un Commentaire